Une commande à l’origine
pour une œuvre installée à Pau dans une école d’ingénieur en processus
industriels. Après tout, ils travaillent pour nous, voire contre nous,
si l’on pense à toutes ces molécules qui sont venues encombrer l’espace
de la production industrielle ces dernières décennies. Mais que peut
faire la photographie, juste flirter avec les surfaces de corps
incertains, aux chimies invisibles. A l’époque de cette crise dite de
la vache folle, ce n’est pas la photographie qui pourra nous renseigner
sur la présence ou non de prions dans notre viande. J’explore la
maison, comme toutes les maisons, elles mettent nos corps en contact
avec des matières, qui touchent nos peaux, que nous respirons,
mangeons, ou simplement regardons.
Je constitue une décomposition en éléments simples de cet univers
proche, une matière par image, et je recompose des petits ensembles qui
reconstituent un environnement parfois énigmatique. Ces simples nous
entourent dans la salle d’exposition. Et dans l’école, j’installe
quelques ensembles en espérant que ces futurs ingénieurs se poserons
quelques questions sur ce qu'il adviendra des produits qui sortiront de
leurs processus industriels et auxquels ils seront eux-mêmes
individuellement confrontés par la suite.