JOLIMONT 1993
Une
commande à 12
artistes, une œuvre pour chaque station de la première ligne de métro
de Toulouse. La station Jolimont sort d’une colline, elle est à l’air
libre. L’oeuvre doit être en rapport avec les ouvertures vitrées. Je
réponds à cette demande en pensant que l’on ne doit pas occulter la
vision à travers les fenêtres, chaque passager descendant de la rame
doit pouvoir se repérer immédiatement, voir le temps qu’il fait. Aucune
photographie ne me semble en outre pouvoir résister sans s’user aux
regards quotidiens des dizaines de milliers de passagers.
Je décide de déposer dans l’espace des double-fenêtres des verres
colorés, sorte de grands morceaux d’une image disparue, dont il
ne resterait que ces fragments, et dont les formes s’approchent de
celles de parties de vitraux. Un verre de couleur dans chaque fenêtre.
Je programme un ordinateur, suivant des règles que je fixe, mais
j’introduis aussi de l’aléatoire. A chaque clic, il me propose une
composition pour un groupe de fenêtres. Si elle me plaît, je l’imprime.
Puis je combine ces choix pour décider des formes et tailles des verres
pour chaque quai. J’en choisis les couleurs. 16 fenêtres par quai, plus
les deux grandes rosaces, plus les deux fenêtres de la salle des
billets. Les verres sont fabriqués chez Saint-Gobain, un collage de
deux plaques de verres de couleur, puis une découpe au jet d’eau sous
pression est réalisée selon les dessins.
De jour les verres sont visibles de l’intérieur et de nuit, de
l’extérieur. On me demande de faire aussi les dessins des deux grilles
qui ferment les accès au quai en bout de station.
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