APPLE  PEELS    1999


Les enfants sont encore petits, je pèle les pommes reinettes pour toute la famille, l’assiette de pelures me plaît et avec un Olympus Camédia 1,2M pixels, le top de la technique, je la photographie un peu plus tard sur le balcon, dans la lumière du soleil. Je réitère l’opération, autres jours, autres pommes, autres pelures. A partir de ce matériau, je commence à en prélever des parties, à les coller l’une sur l’autre, à les mélanger de différentes façons. Puis je sélectionne un fragment carré qui servira de base au processus de copier-coller-miroir, pour aboutir à des images de 120x120 cm. Un motif principal va apparaître 9 fois. Je pense que le carré aux 9 motifs permet de faire en sorte que le résultat soit une image possédant une certaine clôture et non un tapis. Un individu s’enferme avec son ordinateur pour produire cette série, le monde disparaît. Le plus organique, notre nourriture, du moins ce qu’il en reste, ici les épluchures, devient surface numérique, une nouvelle peau générée par ordinateur qui porte le souvenir de sa matière organique, Apple Peels.